Non seulement on peut le manger mais certains
le trouvent délicieux.Son goût iodé est
très particulier et les espagnols qui en raffolent
se l'arrachent à prix d'or. C'est un crustacé
immobile, puisque fixé à peu près dans
l'estran, solidement arrimé aux rochers battus par
les flots de la côte sauvage. Jamais seul, plûtot
grégaire, il forme avec ses semblables des sortes de
grappes que des pêcheurs aguerris viennents déloger
au marteau et au burin et à leurs risques et périls.
Il est de plus en plus rare, mais a vaillamment survécu
à des marées noires dévastatrices qui
auraient pu sonner son glas. Il y a un demi siècle
les pouces pieds proliféraient, non seulement à
Belle-Ile-en-Mer mais aussi sur la côte Atlantique et
notamment dans le sud ouest de la France et la côte
galicienne en Espagne. Ils formaient sur les rochers une sorte
de revètement. C'est à l'occasion des grandes
marées hivernales que les bellilois s'en procuraient
facilement pour un bon repas. Le petit îlot de la Truie,
situé à un mille de la côte sud au large
de l'île de Bangor est un endroit de prédilection
pour dégotter de beaux spécimens. Lorsque le
kilo de pouce pied atteignait le prix de l'équivalent
en francs de 150 euros, le pouce pied pouvait être un
bizness très juteux donnant lieu à d'âpres
affrontements. |